Lettre à ma nièce (3/3)
Aujourd'hui, en arrivant au boulot, où l'on apprend le pourquoi du comment du retard de Florent Maurin dans la note d'aujourd'hui (justement).
Bon, pour la fin de cette lettre, je voulais prendre un peu mon temps. Me poser, réfléchir, et te sortir de grandes pensées philosophiques sur mon sujet préféré : moi. J'avais donc décidé de le faire ce soir, à l'aide de l'ordinateur de ta grand-mère.
Mais entre-temps, il a fallu que je donne un cours d'Internet et de gravure de CD à ladite grand-mère. J'aime autant te dire que, même si Internet te paraît sûrement un gentil et désuet balbutiement de la technologie d'information globale que tu ne manques pas d'avoir à ta disposition, eh ben pour faire comprendre à maman comment on envoie un mail, faut se lever tôt. Ou se coucher tard.
C'est ainsi qu'il est 1h56, une heure bien trop avancée pour la perdre en blablas.
Sache donc, juste, que je suis journaliste pour les 9-13 ans. Que j'aimerais devenir écrivain, mais que pour le moment, je n'ai pas encore véritablement réussi à sauter le pas. Et que la meilleure technique que j'ai trouvée, jusqu'à aujourd'hui, pour éviter d'angoisser pour l'avenir, c'est de ne pas y penser. Je ne sais pas si, dans le monde où tu habites, l'alcool est encore légal. Mais si oui, tu commences à te rapprocher de l'âge des bars avec les potes. Sache que c'était l'activité préférée de ton oncle quand il avait 25 ans.
Et à ce propos, je finirai par une notion qui, si elle n'existe plus en 2024, est à réinventer d'urgence : l'embuscade. Tu arrives dans un bar vers 21h00, en pensant prendre un verre avec 2-3 potes avant d'aller te coucher, et tu ressors dudit bar six heures plus tard, complètement murgé, avec l'impression que c'est le meilleur moment de ta vie.
J'espère pour toi, aussi, que l'aspirine est toujours légale. Si tu décides de suivre mes conseils ce soir, tu risques d'en avoir besoin demain matin.
Allez, je te laisse. Demain matin, moi, je prends le train tôt, direction Lille, pour faire ta connaissance. Tu pèses 3,2 kilos, et si j'ai bien compris, tu mesures 68 centimètres... où 78, je sais plus. Ce que je sais, en revanche, c'est que tes parents ont l'air d'être les plus heureux du monde.
Rien que pour ça, je voulais te dire merci.
Ton parrain.
Bon, voilà, c'est fini. J'ai un peu hésité à publier la fin ici, mais bon, autant aller au bout de la démarche : si vous avez des conseils ou que vous estimmez que vraiment, de la part d'un parrain, encourager sa filleule à l'embuscade, ça n'est pas sérieux, faites-le moi savoir. Après tout, j'ai beau ne pas être totalement novice dans le domaine, je suis pas sûr d'avoir bien compris ce que je dois faire.
Demain (enfin, en fait, aujourd'hui), on sera le 20/01, et ne comptez pas sur moi pour arriver au boulot.
Ps : et bon anniversaire Coralie !