Roi d'la gaffe

Publié le par Maurin

Ce matin en arrivant au boulot, je suis le fils spirituel de Pierre Richard.

Je tiens d'ailleurs à m'excuser pour cette famille d'Italiens. Ils étaient tout contents d'être à Paris, mais semblaient un peu perdus dans la station Concorde. Ils ne m'ont rien demandé ; moi, poussé par la culpabilité judéo-chrétienne, je leur ai proposé mon aide. Ils voulaient aller au château de Versailles. Eh bien, je n'ai toujours pas compris comment j'ai réussi ça, mais je les ai envoyés sur le quai du métro ligne 12, celui qui va à porte de la chapelle, en leur assurant qu'ils devaient rester dans la voiture jusqu'à la station Châtelet. Avec un peu de chance, ils sont  en ce moment entre Abesses et Marx Dormoy, passant pour la 37e fois à Jules Joffrin, faisant déclamer Lasciate mi cantare à leurs bambins pour gagner de quoi survivre, victimes de ma tête dans le cul du matin.

Mais cela n'est rien par rapport à ma cascade d'hier soir.

J'assistais en effet à ma première réunion de section du PS. Comme j'habite dans le XVIIIe, j'avais rendez-vous avec les autres "nouveaux" dans une salle près de la mairie dudit arrondissement, pour un débat sur les lois Sarkozy sur l'immigration.
J'arrive, je m'installe, la présentation commence et sur ce arrive un grand blanc avec un garde du corps noir : Lionel Jospin.
Après quelques instants de silence général, la conférence reprend son cours, et je m'amuse à regarder les autres militants, qui jettent avec une régularité métronomique des œillades pour contempler "Lionel". Mon voisin de droite, lui, semble blasé.
Et puis arrive le moment où Lionel fait une blague. Je me souviens plus bien du contexte, mais on était en train de parler de double peine et pof, il balance un truc de potache, à faire sourire mais pas hypermarrant non plus. Et là, tout le monde s'écroule, genre c'est la réincarnation de Desproges, Baffie et Guy Montagné dans un coton-tige d'un mètre 80 qui est assis là-bas. Moi, voulant faire mon jeune rebelle, je me penche vers mon voisin de droite et lui glisse un "Ouais, ben c'était pas hyperdrôle non plus… Heureusement que c'est lui, parce que sinon…"
Alors que je me gorge de mon petit succès de jeune militant irrévérencieux envers les cadres, je constate que mon voisin, tout de même, me regarde bizarre.
C'est seulement en voyant une affiche, en sortant de la salle, que j'ai compris.
Mon voisin de droite, c'était Daniel Vaillant.
Ya pas à dire, c'est moi le nouveau roi d'la gaffe (écoutez le morceau Da Headbangers).

Demain, on sera le 26/04, et j'arriverai au boulot.

Publié dans enarrivantauboulot

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D
Le pire c'est que moi non plus je ne m'étais pas aperçu que j'étais assis à côté de FLORENT MAURIN !!!
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B
bin, au final, la blague de jospin m'a bien fait rire...
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F
Pas de chance...Et bienvenue à toi, camarade...
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M
imagine si Jospin s'était mis à chanter Lasciate mi cantare...!
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G
Donc, tu as adhéré au PS, sans même connaître le visage de ton député-maire?<br /> Respect.
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